Lectures

Les livres qu’on choisit de lire disent-ils quelque chose de nous ? En tout cas, voici quelques mots sur mes lectures récentes et actuelles.

  • Histoire de Lisey

    Une histoire de fantômes articulée sur un écrivain célèbre et sa femme, séparés par la mort : Histoire de Lisey, le dernier Stephen King, ressemble beaucoup dans son principe à Sac d’os, publié en 1998. Mais cette fois, c’est l’écrivain Scott Landon qui est mort brutalement, laissant sa veuve, Lisey, se débattre avec son histoire terrifiante. Après une décennie morose, King retrouve l’inspiration en abordant la soixantaine.

  • Dol

    Un essai graphique sur le deuxième mandat de Chirac : c’est le pari un peu fou mais parfaitement maîtrisé qu’a tenu Philippe Squarzoni dans un pavé de trois cents pages aussi documenté qu’un dossier du Monde diplomatique qui serait illustré par un émule de Manara. Etonnant et passionnant.

  • La fête à Boro

    Bon, d’accord, le titre est très mauvais. Mais le septième tome des aventures de Boro, reporter photographe, vaut mieux que cette première impression. Au cours de cet hiver 43-44, on croise les prisons de la rue Lauriston où officie la Gestapo, et un de ses pensionnaires les plus célèbres : le fameux docteur Petiot. C’est lui la vraie vedette de l’histoire qui raconte la collaboration et le rationnement dans un Paris qui prépare la libération.

  • La fille sans qualités

    Ovni littéraire écrit par une jeune femme de trente ans, La fille sans qualités est irracontable, irrésumable, et abandonne son lecteur épuisé au bout de près de cinq cents pages denses comme un poing fermé. Juli Zeh met ses pas dans ceux de Robert Musil avec un culot infernal et un talent évident.

  • La reine dans le palais des courants d’air

    C’est fini, et bien fini. La trilogie Millénium a pris fin avec La reine dans le palais des courants d’air et on sait déjà, hélas, qu’on restera à jamais sans nouvelles de Mikael Blomkvist et de l’incroyable Lisbeth Salander, une Fifi Brindacier du vingt-et-unième siècle. L’auteur, Stieg Larsson, est mort il y a trois ans. Il laisse derrière lui le meilleur polar européen contemporain.

  • Un art sonore, le cinéma

    Si l’image, au cinéma, est ce que contient le cadre de l’écran, le son est bien plus vaste. Il englobe la musique, le bruitage et bien entendu les dialogues, dans un savant mélange qui stimule l’imaginaire du spectateur et qui lui permet d’aller au-delà de ce qu’il voit. En passeur éclairé, Michel Chion nous explique tout ça.

  • La théorie des cordes

    Isolés sur une île de l’Océan Indien, une dizaine de scientifiques viennent de réaliser un exploit sans précédent dans l’histoire humaine : ouvrir le temps grâce à la théorie des cordes et voir ainsi le passé en direct. Cette transgression majeure des lois de la physique a toutefois un prix, et celui-ci est particulièrement élevé... Pour son quatrième roman, le cubain José Carlos Somoza ouvre la boîte de Pandore et prend un malin plaisir à ne pas la refermer.

  • Coronado

    Alors que son huitième roman se fait attendre - Shutter Island date de 2003 - Dennis Lehane nous offre un recueil de cinq nouvelles et d’une pièce de théâtre qui donne son nom à l’ensemble : Coronado. Cette dernière, variante développée de la nouvelle Avant Gwen met en évidence le talent de dialoguiste du romancier bostonien.

  • Qui a tué Glenn ?

    Quand on est un mouton et qu’on a la chance de vivre dans les gras pâturages irlandais, on ne se pose pas trop de questions sur le sens de l’existence. Jusqu’au jour où le berger George Glenn est retrouvé mort, une bêche plantée dans le ventre. Miss Maple la brebis, Othello le bélier noir et tous les autres mènent l’enquête. Pour son premier roman, l’Allemande Leonie Swann prend tous les risques.

  • L’irresponsable

    Que reste-t-il des douze ans de présidence de Jacques Chirac ? Des discours, pratiquement jamais suivis d’effet, et des affaires. Beaucoup d’affaires. Dans n’importe quelle autre démocratie, un chef d’Etat à ce point impliqué n’aurait jamais pu se maintenir en place aussi longtemps. C’est un des aspects les plus désolants de l’exception française. Hervé Gattegno, journaliste au Monde, dresse un bilan aussi précis que distancié.