Lectures

Les livres qu’on choisit de lire disent-ils quelque chose de nous ? En tout cas, voici quelques mots sur mes lectures récentes et actuelles.

  • Le chagrin entre les fils

    C’est une histoire de tapisserie narrative extrêmement précieuse et censée avoir disparu dans un incendie. C’est une histoire de Joe Leaphorn, policier navajo retraité qui trouve le temps long et qui se penche sur cette vieille affaire impliquant un tueur en série capable de changer d’identité, un peu comme les Porteurs-de-peau, ces sorciers de la mythologie navajo tant redoutés. Un petit concentré de l’univers romanesque de Tony Hillerman, 82 ans et fidèle au poste.

  • Cellulaire

    Après les très décevants Dreamcatcher et Roadmaster, Stephen King revient à sa veine classique explorée notamment dans le Fléau, celle du monde en ruine après la catastrophe. Cette fois, le détonateur est un petit objet que chacun (ou presque) garde près de lui : un téléphone portable.

  • Quatre ?

    Parti en 1998 pour être une trilogie, la nouvelle série d’Enki Bilal compte donc quatre volumes, le changement d’éditeur en cours de route (Humanoïdes associés puis Casterman) n’y étant probablement pas pour rien. S’il est moins confus que Rendez-vous à Paris, Quatre ? n’apporte pas grand chose à une Tétralogie du monstre qui n’aura pas tenu ses promesses.

  • Masculin/Féminin II - Dissoudre la hiérarchie

    Les femmes et les hommes sont différents, affirment Françoise Héritier, ne serait-ce que par la capacité des premières à enfanter. Mais rien ne justifie la hiérarchie des sexes qui fait des unes les domestiques des autres. Dans un livre exceptionnel de clarté, de lucidité et de précision, l’anthropologue explique les fondements de la domination masculine et démontre en quoi elle n’est pas inéluctable.

  • Poulet aux prunes

    Persepolis, en cours d’adaptation en dessin animé, a fait connaître au grand public l’immense talent de l’iranienne Marjane Satrapi. Avec Poulet aux prunes, publié en 2004, elle se lance dans un récit simple à la narration complexe, toujours avec son trait noir inimitable.

  • Dans le scriptorium

    Qu’arrive-t-il à un auteur de fiction quand il est retenu prisonnier par ses propres personnages ? C’est ce que raconte Paul Auster dans son treizième roman, le plus court (147 pages) mais pas le moins déroutant. Un brillant exercice de style en forme de testament littéraire qui laisse le lecteur sur sa faim.

  • La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette

    Le deuxième tome de Millénium est encore meilleur que le premier. La raison ? Stieg Larsson repousse au second plan son journaliste-vedette, Mikael Blomkvist, au profit de Lisbeth Salander, l’incarnation moderne de Fifi Brindacier. Qui est la fille du titre et pourquoi (et pour qui) rêve-t-elle d’un bidon d’essence et d’une allumette ? A vous de le découvrir, en attendant le dernier tome d’une saga policière hors norme.

  • Amérique, notre histoire

    Ce livre retranscrit un long entretien entre le cinéaste Jean-Michel Meurice et l’écrivain Russell Banks, à l’occasion d’un documentaire diffusé par Arte à l’automne 2006. L’auteur d’American darling n’est pas tendre pour son pays, dont il analyse les mythes fondateurs avec clairvoyance et pédagogie.

  • Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

    Avez-vous déjà lu un polar suédois ? Dans le premier des trois tomes de Millénium, on trouve tous les ingrédients du genre, à la sauce scandinave. Une histoire à tiroirs, où se croisent tueurs en série, anciens sympathisants nazis et industriels sans scrupules, mais aussi un journaliste obstiné et une enquêtrice qui ne s’embarrasse pas de principes. Il faut dire que la vie de l’auteur, Stieg Larsson, est à elle seule un roman...

  • La guerre d’Espagne

    Une boucherie sans nom. Un désastre précurseur, juste avant le grand chaos. Un terrain de jeu pour les fascistes allemands et italiens. Une tache indélébile sur la bonne conscience des démocraties. C’était la guerre d’Espagne, tombeau de l’idéal libertaire et de l’internationalisme.