Lectures

Les livres qu’on choisit de lire disent-ils quelque chose de nous ? En tout cas, voici quelques mots sur mes lectures récentes et actuelles.

  • Samedi

    Un jour dans la vie d’un homme. Henry Pewrone, neurochirurgien londonien, va traverser ce samedi d’hiver comme on traverse une vie, avec ses petits bonheurs, ses tragédies et ses choix lourds de conséquences. Le dernier roman de Ian McEwan croise avec une précision chirurgicale (évidemment) destinée individuelle et grands mouvements collectifs, en l’occurrence une manifestation monstre contre la guerre en Irak.

  • Lignes de faille

    Quatre générations d’enfants de six ans saisies en 2004, 1982, 1962 et 1944, une chronologie à rebours pour forer au plus intime des histoires de famille. Avec Lignes de faille, Nancy Huston nous entraîne dans une vertigineuse traversée du siècle à l’envers. Arrivé au bout du roman, il ne reste qu’à le reprendre depuis le début.

  • Atomic Park

    C’est un livre qui fait froid dans le dos. En optant pour l’arme nucléaire dans les années cinquante puis le nucléaire civil avec EDF, la France a sacrifié délibérément des centaines de vies, des soldats manœuvrant près des pas de tir dans le Sahara aux sous-traitants des centrales contemporaines. Sans parler de la dérive libérale d’EDF qui hypothèque gravement la sécurité des installations.

  • Testament à l’anglaise

    Où veut en venir Jonathan Coe avec son histoire de dynastie britannique peuplée de requins ? Que cherche l’écrivain raté Michael Owen ? Testament à l’anglaise, c’est un portrait féroce et ravageur de l’Angleterre des années Thatcher sous des faux airs de roman so british à la Agatha Christie. Ne surtout jamais se fier aux apparences...

  • GB 84

    Margaret Thatcher contre Arthur Scargill. Le gouvernement britannique contre le syndicat des mineurs. Mars 1984 - mars 1985. Un an de grève. Deux milliards de livres sterling dépensés en maintien de l’ordre. Des manifestations réprimées sauvagement. C’était la guerre civile, racontée par le romancier David Peace.

  • Effondrement

    De l’île de Pâques aux Mayas en passant par les Vikings du Groenland ou les Anasazis du Nouveau-Mexique, le géographe Jared Diamond nous plonge dans le temps et dans l’espace : le temps où ces sociétés évoluées se sont effondrées, l’espace qu’elles ont d’abord conquis, puis épuisé, et qui s’est finalement retourné contre elles. Edifiant.

  • Dans les bois éternels

    Adamsberg a des problèmes de territoire avec le Nouveau. Le Nouveau, c’est Veyrenc, un Pyrénéen comme le commissaire de la brigade criminelle. Il est bizarre, ce nouveau, et pas seulement parce qu’il s’exprime en vers de douze pieds. Les voilà embarqués dans une histoire aussi tordue que des bois de cerf, ces cerfs que l’on retrouve mutilés dans les forêts normandes. Un grand Fred Vargas.

  • Le complot contre l’Amérique

    Et si, à l’automne 1940, Charles Lindbergh avait battu Franklin Roosevelt ? Et si les Etats-Unis s’étaient donnés un président antisémite au début de la seconde guerre mondiale ? En mélangeant uchronie (une variante de l’histoire réelle) et souvenirs d’enfance dans les quartiers juifs de Newark, Philip Roth nous offre un roman exceptionnel, qui tresse avec virtuosité grande et petite histoire, fiction et réalité, épique et intime.

  • Rendez-vous à Paris

    Troisième tome de la Tétralogie du monstre, ce rendez-vous à Paris est un rendez-vous manqué. Tout semble pourtant y être : les personnages familiers (Nike, Leyla et Amir), le trait de Bilal de plus en plus stylisé, les décors glauques... Et ça ne fonctionne pas. La faute à un scénario qui se délite au fil des albums et qu’on renonce à comprendre.

  • Défaire le développement, refaire le monde

    La développement est-il autre chose que ce qui a suivi la colonisation, et ce qui a précédé la mondialisation ? La croissance économique sans fin, censée résoudre tout les problèmes, creuse au contraire les inégalités sociales, jette les pays dans une compétition suicidaire et ravage l’environnement de façon irréversible. Publié à la suite d’un colloque à l’UNESCO en mars 2002, cet ouvrage collectif stimulant et documenté dresse un état des lieux et propose des alternatives.