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Paul Auster

Paul Auster (1947) est un romancier américain. D’abord traducteur de poètes français, il a écrit des poésies avant de se tourner vers le roman. Il a également travaillé pour le cinéma.

Sa vie
Il est né le 3 février 1947 à Newark, dans le New Jersey (États-Unis). Ses parents sont nés aux États-Unis mais originaires d’Europe centrale. Très tôt au contact des livres par l’intermédiaire de la bibliothèque d’un oncle traducteur, il commence à écrire à l’âge de 12 ans, peu avant de découvrir le base-ball que l’on retrouvera dans nombre de ses romans [1]. De 1965 à 1967, il est étudiant à Columbia University (littératures française, italienne et anglaise). Il commence à traduire des auteurs français (Dupin, Du Bouchet) et découvre Paris. Il y retourne en 1967 après avoir échappé à la guerre du Vietnam, veut faire du cinéma, rate le concours d’entrée de l’Idhec. Il écrit des scénarios pour des films muets qui ne verront pas le jour mais qu’on retrouvera, plus tard, dans Le livre des illusions.

Commencent alors une dizaine d’années de galère. Il écrit des articles pour des revues, commence des premières version du Voyage d’Anna Blume [2] et de Moon Palace, travaille sur un pétrolier, revient en France pour un séjour de trois ans (1971-74). Vit de ses traductions (Mallarmé, Sartre, Simenon), écrit des poèmes et des pièces de théâtre en un acte.

En 1979, alors qu’il vient de divorcer et a tenté en vain de faire publier un roman policier sous le pseudonyme de Paul Benjamin [3], la mort de son père lui apporte un petit héritage qui le remet à flot et qui lui inspire L’invention de la solitude. Son recueil en prose, Espaces blancs, est publié. Il rencontre la romancière Siri Hustvedt qu’il épouse en 1981. L’art de la faim est publié en 1982.

Paul Auster commence enfin à être reconnu comme un écrivain majeur. De 1986 (sortie de Cité de verre) à 1994 (Mr Vertigo), il publie des romans majeurs comme Moon Palace et Leviathan. Il revient alors au cinéma, en adaptant avec le réalisateur Wayne Wang sa nouvelle Le conte de Noël d’Auggie Wren. Smoke et Brooklyn Boogie sortent en salle en 1995. Paul Auster réalisera lui-même Lulu on the bridge (1997) qui sera mal accueilli par la critique.

Il revient au roman avec Tombouctou (1999), Le livre des illusions (2002), la Nuit de l’oracle (2004) et Brooklyn follies (2005).

Son œuvre
Paul Auster est par excellence l’écrivain du hasard et de la contingence. Il traque au quotidien les bifurcations issus d’événements apparemment anodins. C’est ce que racontent La musique du hasard, et surtout Leviathan dans une exceptionnelle scène centrale. Son style en apparence très dépouillé, travaillé au fil de ses œuvres poétiques, cache une architecture narrative complexe, faite de digressions, d’histoires dans l’histoire et de trompe-l’œil (Le conte de Noël d’Auggie Wren). Il décrit aussi la perte, la dépossession, le rapport à l’argent, l’errance (dans Moon Palace, le personnage principal se nomme Marco Stanley Fogg). Il s’interroge aussi sur l’identité, notamment dans la Trilogie new-yorkaise où l’un des personnages (qui n’est pas le narrateur) porte non nom, ou dans Leviathan, dont le narrateur a ses initiales (Peter Aaron) et rencontre une femme nommée Iris (anagramme du prénom de son épouse).

[1Notamment Fausse balle.

[2dont le titre original, In the country of the last things - au pays des choses dernières - est bien plus fort.

[3Fausse balle, publié en France dans la collection Série Noire.