Vieira, un inter à mi-temps

Publié le 16 octobre 2010 - Bruno Colombari

Article initialement publié le 16 octobre 2008 sur le site des Cahiers du football.

Monument en péril, Patrick Vieira a failli interrompre une série noire commencée il y a bientôt deux ans. Tout comme la quinzième charnière centrale de l’ère Domenech…

2 minutes de lecture

Le douzième homme, le titulaire et l’absent

La carrière internationale de Patrick Vieira peut se décomposer, sans jeu de mots, en trois périodes.

La première période va de ses débuts en février 1997 (Pays-Bas) jusqu’au match contre le Danemark, en juin 2000 à l’Euro. En trois ans, il engrange 25 sélections et se fait une place dans le groupe. Dix fois titulaire, quinze fois remplaçant, il se place comme troisième récupérateur derrière Deschamps et Petit et se fait même passeur décisif en finale de la Coupe du monde 1998 après être entré en jeu à la suite de l’expulsion de Marcel Desailly.

Contre la République tchèque à Bruges, deuxième match du groupe dans ce championnat d’Europe, Vieira est titulaire aux côté des deux autres milieux défensifs [1]. Il le restera jusqu’à la fin de la compétition, bénéficiant de la blessure du Gunner d’alors, et entre dans sa deuxième ère internationale.

Pendant près de sept ans, Patrick Vieira sera titulaire indéboulonnable. Fort d’un Euro 2000 de très haut niveau, il succède à Didier Deschamps et manque très peu de matches : en trois ans, entre le 9 octobre 1999 (France-Islande) et le 16 octobre 2002 (France-Malte), il compte 44 sélections en… 44 sorties des Bleus. Et jusqu’au 7 février 2007, il accumule 76 sélections sur 94 possibles, dont 70 en tant que titulaire. Il devient le capitaine des Bleus après l’Euro 2004, et reprend le brassard après le retrait définitif de Zidane à l’été 2006.

Lors de la troisième phase, Vieira ne jouera quasiment plus : 4 sélections sur les 23 derniers matches des Bleus, contre la Slovaquie en août 2007, contre l’Italie et l’Écosse en septembre 2007 et contre l’Espagne en février 2008. Ses contractures aux cuisses qui ont peut-être fait basculer la finale de la Coupe du monde à Berlin n’étaient que la première étape d’un chemin de croix toujours pas achevé.

Du jeu dans les charnières

En 58 matches, Raymond Domenech a utilisé 15 charnières centrales titulaires différentes. La plus fréquente est bien entendu Thuram-Gallas. Testée contre le Mexique en mai 2006, elle a été alignée 26 fois lors des 35 matches suivants, jusqu’à Pays-Bas-France en juin 2008.

Hormis cette charnière type, moins longue et moins performante que la paire Blanc-Desailly qui a été alignée 43 fois entre l’Euro 1996 et septembre 2000, Domenech a associé Thuram à Boumsong (7 fois), Givet à Squillaci (5 fois), Thuram à Escudé (3 fois) et Abidal à Gallas (3 fois). Toutes les autres combinaisons (Gallas-Mexès, Boumsong-Squillaci, Thuram-Abidal, Abidal-Mexès, Thuram-Mexès, Abidal-Squillaci, Givet-Thuram, Gallas-Boumsong ou Boumsong-Givet) n’ont pas été testées plus de deux fois. Le duo Abidal-Boumsong, inédit au coup d’envoi avant le match de Constanta, aurait peut-être mérité de le rester. Tiens, Mexès-Squillaci, ça n’a jamais été tenté...

Yoann Gourcuff, 302e buteur en Bleu

L’équipe de France compte 1263 buts en 708 rencontres. 302 joueurs français (et quelques adversaires contre leur camp) ont marqué au moins une fois, comme Yoann Gourcuff samedi. 132 en sont restés à un seul but, 56 en ont inscrit deux, 65 en comptent au moins cinq (dont Ribéry). Ils ne sont que 33 joueurs à avoir marqué dix buts ou plus, et cinq d’entre eux sont encore en activité : Sidney Govou (10), Nicolas Anelka (12), Sylvain Wiltord (26), David Trezeguet (34) et Thierry Henry (46). Au rythme où va Karim Benzema (17 sélections, 4 buts), le record du futur ex-Barcelonais n’est pas près de tomber.

Jimmy dans la légende

Après avoir été plusieurs fois appelé dans le groupe depuis 2007, Jimmy Briand a enfin eu droit à sa première sélection. L’avenir dira si son passage chez les Bleus fera des petits, ce qui est généralement le cas avec Raymond Domenech. Qui sont ceux qui n’ont jamais obtenu de deuxième sélection ? Huit sur les 30 nouveaux appelés depuis l’été 2004 : Julien Faubert, Franck Jurietti, Daniel Moreira, Pascal Chimbonda, Jonathan Zebina, Frédéric Piquionne, Gaël Clichy et donc Jimmy Briand. Le fait d’être entré dans le temps additionnel pour ses grands débuts ne veut rien dire : c’est arrivé aussi à Yoann Gourcuff, et ce dernier a gagné une place de titulaire dès sa troisième sélection.

[1Deschamps étant également aligné, les Bleus évoluent à Bruges avec trois récupérateurs.

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