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Stanley Kubrick - l’humain, ni plus ni moins

Etude critique et subjective de l’œuvre de Stanley Kubrick. Les treize films y sont analysés séparément, de Fear and Desire (1953) à Eyes Wide Shut (1999). Dans chaque chapitre, Michel Chion résume l’histoire, replace le film dans le contexte historique et cinématographique de l’époque et livre une analyse sans concession. Il est ainsi particulièrement minutieux dans l’étude du scénario, du jeu des acteurs et plus encore du son [1].

On peut ne pas être d’accord avec ses partis-pris critiques parfois abrupts (il n’est pas tendre avec Spartacus ou Shining, et place au-dessus du lot 2001, Barry Lyndon et Eyes Wide Shut), mais son livre est parfaitement complémentaire avec celui de Michel Ciment. De plus, et ce n’est pas rien, il donne envie de revoir chacun des douze films (tous disponibles en DVD à des prix abordables).

Enfin, Michel Chion donne des conseils utiles sur l’analyse d’une œuvre : « Il ne faut rien hiérarchiser et ne chercher dans aucune direction précise. Il ne faut pas non plus censurer ses émotions et ses projections, même les plus farfelues, mais au contraire les mettre à jour, les formuler, en être conscient, et les laisser flotter [...] Une œuvre est comme une personne : si on a une idée sur elle avant de l’aborder, une étiquette qu’on lui colle, si on la juge d’emblée comme capitale ou insignifiante, bonne ou mauvaise, on n’est pas encore prêt à l’aborder. »

A ce titre, ce Stanley Kubrick peut se lire comme un livre sur une autre façon de voir des films.

[1Il est l’auteur d’Un art sonore, le cinéma, éditions Cahiers du cinéma, 2003