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Lyon : pas de génie sans bouillir

Facile, trop facile en championnat de France. Court, trop court en coupe d’Europe. encore une fois cette année, Lyon aura coincé en quarts de finale et « semble atteindre ses limites au niveau continental », selon Thibault Lécuyer et Pierre Martini. « L’OL n’a marqué les esprits du foot ni avec un exploit retentissant [1] ni avec une de ces défaites glorieuses qui attirent les sympathies » [2].

Pourquoi cet échec, le troisième d’affilée ? D’après les auteurs, il manquerait à l’OL une étincelle, un brin de folie « et de capacité à se transcender, en optimisant des circonstances favorables ». Le recrutement de Gérard Houllier, qui ne risquait pas de faire d’ombre au projet industriel du président Aulas, entrerait dans cette logique. De même, le recrutement de John Carew plutôt que de vrais buteurs comme Drogba ou Pauleta, pose question. Ou l’absence de joueur emblématique que n’est pas Juninho, qui fait que « l’OL ressemble parfois à une équipe de handball qui peut coincer ses adversaires dans leurs trente mètres, mais peine à se créer suffisamment d’occasions à une distance respectable du gardien adverse. »

Résultat ? Faute de vouloir « se mettre dans le rouge », financièrement ou sportivement, « Lyon risque de n’avoir d’autre statut en Europe que celui d’un Valence ou d’un Werder de Brême ». Et les Cahiers d’appeler le champion de France à plus d’audace, quitte à se mettre en danger au niveau national...

[1c’est oublier un peu vite le 3-0 infligé au Real et le 4-0 contre le PSV.

[2contrairement aux voisins stéphanois, qui ont atteint un quart, une demi et une finale entre 1974 et 1976.