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La bande originale de 12 juillet

Les chansons, les films et les livres évoqués dans mon roman « 12 juillet » forment une sorte de bande originale, que je vous commente et fais découvrir ici.

Un roman n’est pas fait que de mots : il charrie avec lui des images et des sons qui résonnent dans l’imaginaire du lecteur ou qui font appel à des souvenirs enfouis. Dans 12 juillet, la trame visuelle est évidemment celle de la finale de la coupe du monde France-Brésil 1998, mais il n’y a pas que ça. On y trouve des références à des films, à des chansons et à des livres. L’ensemble compose, d’une certaine manière, une bande originale que je vous invite à découvrir ici.

Côté chansons, quatre sont évoquées dans le roman.

La plus ancienne est Aquarela do Brasil, écrite en 1939 par Ary Barroso. Terry Gilliam en a fait le générique de son film, Brazil, sur une partition du compositeur Michael Kamen interprétée par Geoff Muldaur. C’est d’ailleurs la seule explication du titre du film. Voici la version de Gilberto Gil.


 

Les passantes est une chanson de Georges Brassens sortie en 1972 dans son album Fernande. Mais elle vient de bien plus loin : c’est un poème d’une beauté fulgurante d’Antoine Pol, écrit en 1911 et que Brassens découvre en 1942. J’aime beaucoup la version de Francis Cabrel.


 

Voir un ami pleurer fait partie du dernier album de Jacques Brel en 1977, les Marquises. Il sort en novembre, onze mois avant la mort du chanteur qui se sait condamné par un cancer du poumon alors qu’il enregistre les douze titres. Arno en a fait une version déchirante.


 

I will survive date de 1978. Interprétée par Gloria Gaynor sur des paroles de Freddie Perren et Dino Fekaris, elle a d’abord été un tube de l’époque disco avant de connaître une nouvelle jeunesse en 1994 grâce aux Néerlandais d’Hermes House Band. En 1998, elle est reprise par les joueurs de l’équipe de France pendant la coupe du monde. Mais découvrez plutôt la version moqueuse et légère de Petra Magoni et Ferrucio Spinetti [1].


 

Côté films maintenant, je parle (enfin, pas moi, les personnages) de Brazil, de Terry Gilliam (1985), où l’ex-Monty Python s’empare du 1984 de George Orwell pour en faire quelque chose de sidérant.


 

En 1997, le réalisateur Atom Egoyan sort De beaux lendemains, adaptation libre du roman de Russell Banks, auquel il ajoute une couche narrative en y intégrant le conte du Joueur de flûte de Hamelin, une légende racontée par les frères Grimm.


 

Enfin, deux romans ont été très inspirants pour écrire 12 juillet, pas pour le sujet bien sûr mais pour la façon de structurer le récit. Le premier, c’est Leviathan de Paul Auster (édité en France par Actes Sud en 1993), avec notamment une scène de chute d’un balcon racontée par plusieurs témoins de façon éclatée [2].

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Le second, c’est Dolce Agonia de Nancy Huston (dont le second prénom est Louise). Edité en 2001 (toujours par Actes Sud), le roman évoque une soirée de fête avec une dizaine d’invités dont les récits se croisent, chapitre après chapitre, chacun d’eux étant tour à tour le narrateur.

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[1Dont le duo présente quelques ressemblances avec mes personnages, d’ailleurs... Lire l’article Petra Magoni et Ferruccio Spinetti mettent la musique à nu.

[2Je la détaille ici, lire Leviathan : la narration explosée.