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L’œil sépia d’Edward S. Curtis

Pour admirer les photos indiennes d’Edward Sheriff Curtis, il suffit d’aller sur la partie du site de la Bibliothèque du Congrès (Library of Congress) qui lui est consacré. Toutes les planches de ses vingt volumes sont reproduites et téléchargeables : une merveille, un trésor photographique et ethnographique de deux mille deux cent vingt-six vues, prises entre 1903 et 1930.

Certaines ont donc plus d’un siècle maintenant et semblent issues d’un autre monde. Un monde au bord de la disparition comme le souligne avec une infinie douceur ce sépia mordoré. Tout semble si calme, si proche de l’harmonie tant recherchée par les Navajos. En se plongeant au cœur de ces images, on croit entendre le vent dans la plaine, le chant du ruisseau sur les cailloux, le galop lointain des chevaux sauvages, les craquements des brindilles qui brûlent. Tellement loin du bruit, de la fureur, de l’égoïsme et de l’avidité de ce qu’on appelle aujourd’hui les Etats-Unis.

Le site de la Bibliothèque du Congrès est remarquable. On peut y naviguer d’un volume à l’autre, voir des vignettes, agrandir une image, l’agrandir encore jusqu’à ce qu’elle occupe presque tout l’écran. On peut feuilleter chacun des vingt albums, lire les légendes, y passer des heures à la recherche de purs trésors.