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J’ai épousé un communiste

Avec son double-narrateur Nathan Zuckerman, Philip Roth nous amène une fois de plus dans les années 40-50, celles de son enfance et de sa jeunesse à Newark (New Jersey), où cohabitent communautés juives et italiennes, vedettes du cinéma et de la radio et prolétaires. Et quand un militant marxiste convaincu épouse une actrice hollywoodienne secrètement antisémite, que se passe-t-il, d’après vous ?
En pleine guerre froide se déclenche aux Etats-Unis une chasse aux sorcières sans précédent contre tous ceux, progressistes, syndicalistes, favorables à l’égalité des droits catalogués communistes et donc traîtres à la patrie. Le maccarthysme, dont les accents outranciers et antidémocratiques ne sont pas sans rappeler les croisades contemporaines contre l’Axe du Mal, c’est surtout un prétexte inespéré pour de sordides réglements de comptes au cœur de la société du spectacle (édition, radio, cinéma).
Comme dans La tache ou Pastorale américaine, Philip Roth reprend son principe de narrration indirecte : l’histoire des personnages principaux est racontée par un tiers au narrateur, dont le rôle est relativement effacé. Dans sa vieillesse comme dans sa jeunesse, c’est avant tout un « écoutant ».