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Gallica, trésors d’archives

Si comme moi vous vous attendrissez devant le grain et le jauni d’un journal des années vingt, plongez : Gallica, la bibliothèque numérique de la BNF, met à votre disposition plus d’archives que vous n’aurez le temps d’en lire jusqu’à la fin de vos jours.

C’est une mer. C’est un océan. C’est un univers. Les chiffres donnent le vertige : près de 15 000 titres de presse et de revue disponibles (14 489 très précisément). Quasiment trois millions de journaux à feuilleter (2 916 619). Du tout premier numéro de La Gazette de Théophraste Renaudot en 1631 jusqu’à France Soir de 1948 (année où s’arrêtent les archives disponibles), vous avez à portée de clavier trois siècles de presse française, avec des titres qui pour la plupart ont disparu. Pour qui doit faire des recherches documentaires, que ce soit pour des articles (sur l’équipe de France, pour mon autre site Chroniques bleues) ou pour un roman, le gain de temps et le confort sont inestimables. Voilà à quoi sert un Internet public et gratuit au service de tous.

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Il faut saluer le travail remarquable des équipes de la Bibliothèque nationale de France (BNF) dont Gallica est l’extension numérique. Il faut se souvenir qu’au lancement du projet de la BNF en 1988, il était déjà prévu qu’une partie de ses documents soient numérisés et consultés à distance, sur écran d’ordinateur. Huit ans plus tard, en 1996, la donne a changé : Internet est là, et avec lui, la promesse d’inventer une bibliothèque virtuelle potentiellement consultable dans le monde entier.

C’est ainsi que Gallica naît en 1997, avec un choix très restreint : quelques milliers de documents libres de droit en mode image. Mais c’est un premier pas. En 2000, 2007 et 2015, trois nouvelles versions sont mises en ligne, à chaque fois plus perfectionnées [1]. Et le rythme des documents numérisés, désormais disponibles en mode texte (et donc sensibles à la recherche).

C’est déjà beaucoup. Mais ce n’est pas tout. Les scans sont d’une qualité extraordinaire : en 400 pixels par pouce, ils supportent sans broncher des agrandissements considérables. Il est ainsi possible de télécharger une page entière ou une sélection, en trois formats différents (pdf, jpg et txt). Il est aussi possible de partager le lien d’un document sur les réseaux sociaux, mais aussi de récupérer un code d’intégration pour qu’une page de journal (par exemple) s’affiche de façon dynamique dans un site. Elle est donc cliquable et donne accès au document sur Gallica.

Plonger dans ces archives, c’est aussi découvrir ces maquettes surchargées, ces titres kilométriques, ces photos improbables et même quasiment sentir la texture du papier, parfois gris, parfois blanc, souvent sépia. Avec un peu d’imagination, on arriverait presque à sentir l’odeur de l’encre fraîche.

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

[1Pour lire le détail de l’évolution de Gallica, c’est ici.