télécharger l'article au format PDF

22 novembre - extrait (chapitre 3)

Ils ont tiré sur le président !

« Encore quelques mètres et je l’ai dans la ligne de mire. » Il ne va pas le faire, ce n’est pas possible. Il est là, perché dans le grenier à foin d’un hôtel de Durango. Angel Face. Ce n’est pas son vrai nom, bien sûr. Son vrai nom, c’est Duke O’Saughnessy. Imprononçable, même dans ma tête. Pour l’instant, il ajuste soigneusement sa cible, comme un artisan fier de soigner son travail. Dans la lunette de son fusil de précision, il cherche la tête du président des Etats-Unis. Plus que quelques secondes et Ulysses Grant va être abattu comme à la fête foraine.

Tout est prêt pour que les soupçons se portent sur Mike Steve Blueberry, condamné à mort en cavale. Blueberry qui est là, à quelques mètres du tireur, et qui va être abattu par les comploteurs juste après l’attentat... Fais quelque chose, Mike !

A onze ans, même si on commence à avoir des doutes sur l’intégrité du monde en général et des adultes en particulier, on a tous soif de justice et de vérité. Non, ça ne peut pas se passer comme ça, un type ne peut pas en abattre un autre, s’éclipser et laisser un innocent se faire prendre à sa place. Blueberry va s’en sortir, d’une manière ou d’une autre. Sinon, plus rien n’a de sens.

Angel Face, c’est plus qu’une BD. C’est d’abord un choc visuel. Sa première case, celle par laquelle on entre dans l’histoire, Giraud la construit en superposant le tireur et le cortège présidentiel, effaçant d’un coup de crayon les cent mètres qui les séparent. Tout est calculé au quart de poil, et il faudra un grain de sable - l’irruption dans le champ de tir de Guffie Palmer, une prostituée et ancienne maîtresse de Grant, et la fuite de Blueberry profitant de la confusion - pour faire échouer l’attentat. Le gouverneur de l’Etat est touché par une balle perdue. La chasse à l’homme commence, au cours de laquelle un policier qui a arrêté Blueberry est abattu. Dans l’entourage du président, c’est l’incertitude : tueur isolé ou complot ?

Complot bien sûr. Il n’y a qu’un seul tireur, mais c’est un tueur professionnel à la solde d’une clique de généraux qui préparent un coup d’Etat militaire et veulent prendre leur revanche de la guerre de Sécession. Mais quand je découvre Angel Face, je ne le sais pas encore, faute d’avoir lu les épisodes précédents. Sauf erreur, c’est même le premier Blueberry que je lis. Je prends donc le train en marche, en commençant par l’attentat. Le reste viendra après, comme une trame qui se dévoile petit à petit. Le récit, débarrassé de tout le superflu, se concentre sur la petite ville de Durango qui va devenir pendant quelques heures une véritable souricière dans laquelle Blueberry est traqué et joue le rôle du bouc émissaire. Du « patsy », comme s’était qualifié Lee Harvey Oswald après son arrestation. Car ce que raconte Angel Face, bien sûr, c’est l’assassinat de John Kennedy à Dallas. Les parallèles avec le 22 novembre 1963 sont tellement nombreux qu’il serait trop long de les énumérer, mais le miracle, c’est qu’ils s’emboîtent parfaitement dans une histoire classique de l’ouest américain.

Pierre grimaça. Il faudrait probablement couper. S’il commençait déjà à s’étaler sur Blueberry, ça sera vite trop long. Mais comment faire court sur cet album qui l’avait marqué comme aucun autre, au moins jusqu’à Un été indien de Pratt et Manara ? Le relire, presque trente ans plus tard, c’était encore du bonheur, un retour vers l’enfance, une compréhension nouvelle du récit.

C’est quelques mois plus tôt que l’assassinat de Kennedy a fait irruption pour la première fois dans ma vie. En ces temps reculés, mes parents avaient décidé de se passer de télévision après que notre vieux poste en noir et blanc eût rendu l’âme et j’avais obtenu le droit (après une longue lutte) d’aller un soir par semaine regarder un film chez la voisine. Enfin, je devrais dire chez Hugues, mon voisin de palier qui avait une tête de plus et un an de moins que moi (il l’a toujours, d’ailleurs, mais j’ai perdu sa trace il y a bien longtemps). Sa mère - comment s’appelait-elle, déjà ? Je ne m’en souviens pas du tout - l’élevait seule et, bon Dieu, c’était une femme superbe. Je ne sais pas quel âge elle avait à l’époque, la trentaine je dirais, mais elle me faisait un effet terrible. On était au milieu des années soixante-dix, une époque bénie où on se fichait pas mal des bonnes manières. Aller chez elle regarder la télé, c’était surtout la voir elle, et franchement ça valait le détour. Je me souviens d’un soir où, Hugues et moi, on regardait un western allongés sur le tapis rouge du petit salon. Sa mère est sortie de la salle de bains les cheveux mouillés, à peine habillée d’une sorte de chemise de nuit qui laissait plus que deviner sa poitrine. A onze ans, on ne sait pas grand chose du corps des femmes (enfin, c’était il y a trois décennies) mais là... D’ailleurs, c’était moins ses formes qui me fascinaient (trois ans plus tard, j’aurais été plus catégorique) que l’aura qu’elle dégageait. Sur l’écran, John Wayne défendait Fort Alamo avec courage mais ça ne m’intéressait plus du tout.

Pierre arrêta un instant de taper et tenta de reconstituer mentalement le visage de la voisine sans nom. Il n’y parvenait pas, ou plus exactement, d’autres visages lui venaient, ceux de Sophie, de Sarah, d’Hélène ou de Samia, bien sûr. Mais le trouble exquis qu’il ressentait en sa présence (une sorte de gêne délicieuse impossible à décrire) vivait encore quelque part dans le fatras de ses souvenirs, un peu comme ces bruits fantômes captés par les télescopes spatiaux.

Donc, ce soir là, ce n’était pas un film qui passait à la télé. Je ne me souviens pas de la chaîne, mais c’est sans importance. Il n’y en avait que trois à l’époque, et elles faisaient toutes partie du service public. C’était une émission de débat, avec un documentaire. Exceptionnellement, mes parents étaient venus aussi, et je surveillais mon père du coin de l’œil. Je le soupçonnais fort de ne pas rester insensible à la voisine, peut-être à tort, et je ne supportais pas l’idée qu’il fasse le malin devant une autre femme que ma mère (même si celle-ci bavardait toujours un peu plus que nécessaire avec le barbu du magasin de chaussures). Les adultes s’étaient installés sur des chaises paillées plutôt inconfortables tandis qu’Hugues et moi, nous nous étalions de tout notre long à ras du sol, comme d’habitude. Le nez à vingt centimètres du tapis, on ne voit pas les choses sous le même angle. C’est sans doute pour ça que les grands sont à la fois si sérieux et si futiles.

Il était question de révélations sur l’assassinat d’un ancien président des Etats-Unis. L’affaire s’était passée en 1963, un peu moins d’un an avant ma naissance, autant dire pour moi à la préhistoire. Ce Kennedy ne me disait rien de plus que Jules César, Louis XIV ou Napoléon Bonaparte. Et pour être honnête, plutôt moins. Les autres, on en avait parlé à l’école. C’étaient des personnages, des caractères, ils avaient bâti des empires, amassé des fortunes, fait construire des palais et entraîné des massacres par dizaines. L’autre, qu’on appelait aussi par ses initiales -JFK- avait l’air tout à fait ordinaire. On aurait plutôt dit un acteur de cinéma, avec un sourire plein de dents, ou un marchand d’aspirateurs, à la limite un ministre français en un peu moins terne. Puis le type à la télé a pris cet air grave qu’ont les adultes quand ils annoncent une mauvaise nouvelle, comme si l’expression de leur visage prenait de l’avance sur ce qu’ils allaient dire.

- Les images que vous allez voir sont particulièrement pénibles. Elles sont pourtant nécessaires pour comprendre ce qui s’est vraiment passé ce 22 novembre, à Dallas. C’est la première fois que le film amateur d’Abraham Zapruder est diffusé à la télévision française.

Avec Hugues, on avait imperceptiblement glissé sur le ventre pour s’abriter sous la grande table basse du salon. Un peu parce que le ton du type, qui n’avait pas l’air de plaisanter, nous avait effrayés, et surtout pour sortir du champ de vision des parents qui pourraient s’aviser que ce genre de choses n’étaient pas faites pour nous. Mais je crois que notre présence leur avait complètement échappé : tous trois regardaient fixement l’écran comme s’il allait en jaillir quelque chose d’extraordinaire. Même mon père ne regardait plus la voisine. Il faut dire qu’elle était habillée normalement (c’est-à-dire pas en chemise de nuit à courants d’air) et que ma mère s’était stratégiquement assise entre les deux.

Le film dure vingt-six secondes et ressemble au début à ces souvenirs de vacances flous et muets que nous projette l’oncle Hubert. Là, ce n’est pas au camping d’Arcachon que ça se passe, mais sur l’avenue d’une grande ville américaine, avec des gens alignés sur les trottoirs, des motards d’escorte. Au bout de sept secondes, le film est coupé et une limousine apparaît à l’image, juste à la sortie d’un virage serré. Logiquement, c’est là que les gens se sont installés pour apercevoir le Président. Un peu comme pour le Tour de France : si tu veux voir de près les coureurs, mets-toi à un endroit où ils n’iront pas vite.

Juste derrière, une autre limousine, un peu moins classe, avec des types debout à l’arrière. Des officiers de la sécurité. Mais là où ils sont placés, ils ne servent pas à grand chose. Quatre motards encadrent la Lincoln présidentielle, un peu en retrait.

Pendant une ou deux secondes, on ne voit plus la voiture, masquée par un panneau. Quand elle revient dans le cadre, Kennedy semble se tenir la gorge. Pas évident à voir, l’image est de mauvaise qualité et floue. Puis j’entends ma mère qui pousse un cri étouffé, la main devant sa bouche. Dans la télé, la tête du président vient littéralement d’éclater. Sa femme se penche sur lui puis grimpe sur l’arrière plat de la limousine, comme si elle voulait descendre en marche. Un type court derrière la voiture, monte et la rassoit sur la banquette. C’est fini.

Dans le salon, on aurait entendu une mouche voler. Des morts, j’en avais déjà vu, bien sûr, à la télé et surtout au cinéma. Mais jamais en vrai. C’était à la fois simple - un type dans une voiture décapotable, il sourit, salue la foule de la main, on lui tire dessus, sa tête éclate, il est mort - et terrifiant. Dans les films, ça ne se passait jamais comme ça. Surtout dans mes westerns préférés, les bons vieux Sergio Leone, avec leurs plans serrés sur des visages grimaçants et leurs cow-boys qui agonisent au ralenti avant de s’effondrer dans la poussière.

- Ils l’ont descendu comme un chien. Le président des Etats-Unis, tu te rends compte ! L’homme le mieux protégé du monde ! Comme un chien. Les salopards.

Mon père n’avait aucune tendresse pour les chiens (pour ça, je dois dire que je tiens de lui) mais je sentais bien que la comparaison exprimait son dégoût et sa colère, bizarrement intacts alors que ce qu’on venait de voir avait eu lieu avant même ma naissance. Et l’entendre sortir des gros mots me faisait toujours plaisir.

Ma mère ne disait toujours rien, mais elle avait gardé la main devant sa bouche comme si elle s’apprêtait à laisser échapper le hachis parmentier du dîner. La voisine se taisait aussi. Elle tirait sur sa cigarette des petites bouffées nerveuses et son visage avait la même expression contrariée que lorsqu’elle nous surprenait, Hugues et moi, en train de faire une bêtise. J’avais dans la bouche comme un goût d’huile, une sensation profondément écœurante qui revenait à chaque fois que j’étais confronté à un acte de violence gratuite.

Ce qui s’est dit après ? Je ne m’en souviens plus. A la télé, il y avait un débat entre historiens qui se lançaient des mots que je ne comprenais pas comme Warren, Vietnam, Johnson, CIA, anticastristes. Ils ne me disaient rien mais ils s’enregistraient quelque part dans ma mémoire pour ne plus en sortir.

Trois ou quatre ans plus tard, je ne sais plus exactement, ma mère m’a reparlé de Kennedy à l’occasion d’un devoir d’histoire que j’avais à rendre. Elle avait à peine 21 ans en novembre 1963 et elle s’était mariée quelques mois avant, le 12 juillet, ou peut-être le 13. Le 22 novembre, elle n’était pas enceinte mais ça n’allait pas tarder. Elle travaillait à la mairie comme secrétaire à l’état-civil (naissances, mariages, décès) et finissait vers 17h30. C’est à la radio qu’elle a appris la nouvelle, le soir, alors qu’elle écoutait son émission préférée. Un flash spécial est venu interrompre les programmes, chose rare à l’époque.

- J’ai pensé tout de suite à de Gaulle, m’a-t-elle dit. L’OAS l’avait manqué de peu l’année d’avant, et on se doutait bien qu’ils n’allaient pas en rester là. Ils voulaient lui faire payer l’indépendance de l’Algérie, tu comprends ? Et puis j’ai entendu le nom de Kennedy. Pour nous, c’était un peu comme une idole de cinéma, Kirk Douglas, Sean Connery ou Marlon Brando. Ces types nous faisaient rêver, ils semblaient venir d’une autre planète. C’est comme s’ils étaient immortels. Au début, dans le flash, les informations étaient bizarres. On racontait que Kennedy avait été touché d’une balle de revolver, que Johnson et Connally étaient blessés également mais qu’aucun des trois n’étaient morts. Personne ne savait exactement ce qui se passait. C’était la panique dans les rédactions, surtout qu’à l’époque il y avait beaucoup moins d’images. Les informations circulaient par la radio et les journaux, et aussi par la rumeur. Dans les cafés, les usines, les bureaux, chacun y allait de son anecdote. Pour Kennedy, on a su qu’il était mort un peu plus tard dans la soirée. Ton père l’a appris en rentrant du travail, il faisait les trois huit et ne finissait qu’à neuf heures. Je me souviens parfaitement de ce qu’il a dit : « Quarante-six ans, tu te rends compte ! C’est quand même pas un âge pour mourir. Pas comme ça. Pas comme ça. »

Je me souviens aussi d’une émission à la radio, Toute la vérité, ça s’appelait. C’était diffusé entre midi et une heure et je l’écoutais après le repas, avant de retourner à l’école. Un jour, ils ont parlé de l’affaire Kennedy. Le présentateur racontait de sa voix grave Oswald, le Texas School Books Depository, Elm Street, Dealey Plaza. Il disait aussi qu’il n’y avait probablement pas eu qu’un seul tireur. J’avais en tête les images de la télé et à ces images se sont ajoutés ces mots, comme des sous-titres. Plus j’en savais, plus le mystère s’épaississait. Non seulement le président des Etats-Unis est assassiné, mais celui qu’on présente comme étant l’assassin est lui-même abattu deux jours plus tard. La commission Warren, mise en place par le nouveau président Lyndon Johnson pour faire la lumière sur l’affaire, accrédite la thèse du FBI. Tireur isolé, pas de complot. Puis il s’avère que ces conclusions ne tiennent pas la route, que l’enquête a été bâclée par endroits, voire sabotée. A l’assassinat du président se greffe donc un mystère : qui l’a tué ? Puis un autre : pourquoi la commission Warren et le FBI ont-ils menti contre toute évidence ? En retournant au collège, cet après-midi-là, ce n’est pas à Kennedy que je pensais mais à Oswald. Contrairement à Blueberry, il n’en avait pas réchappé. Nul scénariste de BD n’avait veillé sur son sort. Une balle dans le ventre à bout portant l’avait éjecté de l’histoire dans laquelle il venait à peine d’entrer. * En 1979, un film d’Henri Verneuil, I comme Icare, revient sur l’assassinat de Kennedy. Ce n’est pas un très bon film, mais il montre bien comment on peut manipuler l’opinion, attirer son attention sur un détail mineur pour masquer l’essentiel. Il examine l’hypothèse d’un complot éliminant un chef d’Etat français, et l’enquête qui suit. A la fin du film, Montand, qui a découvert le pot aux roses, est abattu par un sniper. Je suis sorti de la salle profondément troublé, même si la présence de Sophie (et de ses seins libres sous son T-shirt Metallica) juste à ma gauche n’a pas facilité ma concentration. Sa bouche avait un goût de chewing-gum à la fraise, et quand elle m’a avoué qu’elle aurait préféré voir John Travolta, ça faisait longtemps que je ne l’écoutais plus.

C’est un autre film, treize ans plus tard, qui relance mon intérêt pour l’affaire. En janvier 1992 sort en France JFK, d’Oliver Stone. Il s’inspire de l’enquête de Jim Garrison, qui en 1967 avait suivi la piste de Clay Shaw, un homme d’affaires de la Nouvelle-Orleans qui travaillait pour la CIA et qui connaissait Oswald. Oliver Stone va très loin dans le fond et dans la forme : il avance l’idée d’un coup d’Etat soutenu par le Pentagone et Johnson, coup d’Etat dans lequel la CIA et la mafia seraient impliqués. Pour rendre plausible sa démonstration, il mélange des images d’archives et des scènes reconstituées. Bref, il combine habilement fiction et documentaire, mais il donne aussi le bâton pour se faire battre : manipuler le public pour démonter une manipulation est un jeu dangereux. Le film fait l’effet d’un coup de poing. Dans la salle de cinéma, les réactions sont houleuses : des cris, des sifflets, des injures. Avec Luc et Geoffrey, on sort de là choqués par la violence des images et par l’ampleur de ce qu’elles démontrent. Il nous faut un bon quart d’heure, assis devant un café, pour commencer à parler, mais après, impossible de s’arrêter. Si l’assassinat de Kennedy était le premier acte d’un coup d’Etat, alors le Watergate qui aurait la peau de Nixon dix ans plus tard n’était qu’une petite affaire d’espionnage sans importance. Mais si le Watergate avait eu lieu avant la mort de Kennedy, personne n’aurait cru les conclusions de la commission Warren.

Et puis cette affaire a ceci de particulier qu’elle met en évidence les rapports compliqués entre les Américains et le mensonge. Un président élu peut bien prêter serment sur la Bible le jour de son entrée en fonction, rien ne l’empêche ensuite d’être le menteur le plus puissant de la planète. Il dispose, avec la CIA, d’une agence de renseignement digne du KGB, bien plus influente même dans ses actions de déstabilisation à l’étranger. Pour un pays qui se présente lui-même comme une démocratie exemplaire, le paradoxe est savoureux. Ou terrifiant.

plus, dans une démocratie, un attentat aussi grave que celui dont Kennedy a été victime n’est supportable que si la justice est rendue. C’est un principe de base pour un Etat de droit. Or, dans ce cas, non seulement la justice n’est pas rendue, mais ceux qui sont mandatés pour la faire appliquer utilisent leur pouvoir pour dissimuler la vérité. Si un Etat, a fortiori la première puissance mondiale, est capable d’une chose pareille, il en découle que nul n’est à l’abri. Quoi qu’il fasse, où qu’il soit.